Description
La curieuse destinée d’Antoine Brisant
Nos choix déterminent-ils notre destin ?
Dans ce roman historique captivant, VFK aborde ici la question du libre-arbitre et des conséquences de nos choix sur notre existence.
À travers La curieuse destinée d’Antoine Brisant et la traversée d’un orphelin dans les soubresauts du 19ème siècle en France, ce récit surprenant transporte le lecteur vers des lieux et à une époque qui éveillent ou réveillent notre âme de voyageur. Une odyssée haletante où chaque page recèle de péripéties aux frontières entre le réel et l’imaginaire pour laisser place à une exploration poignante de la condition humaine.
Une expérience de lecture marquante, d’un style nouveau et percutant, où se mêlent le charme d’une écriture rafraîchissante avec la force intemporelle de l’Histoire.
Extrait :
Bloquée. Sous les hêtres enneigés de la Seine-Inférieure, la Peugeot 201 de Monsieur Pierre Moellon fait du surplace. Un amas de bourbe, brunie par la terre, liquéfiée par la pluie, empêche la roue avant droite de partir de l’avant.
« Manquait plus que ça ! Quelle plaie, ce pays ! »
À la deuxième tentative, le moteur vrombit de nouveau. Enfoncée dans un sillon creusé par ses propres dentitions, la roue ronge le sol, force, mais refuse toujours de s’extirper. M. Pierre Moellon, installé confortablement à l’arrière de son véhicule, tirant une bouffée d’un épais cigare qui enfume l’habitacle, ordonne à Georges, son factotum, de sortir pour lui proposer immédiatement une solution.
« Monsieur, vous connaissez le véhicule, si je coupe le moteur…
– Bah ! Vous arriverez bien à le redémarrer ! Et puis, c’est ainsi qu’on se fait la main, je suppose. »
Georges s’empresse de descendre de l’auto flambant neuve de son patron. Malgré les gouttes fines qui s’écrasent constamment sur la toiture depuis qu’ils ont quitté l’Eure et, en dépit du ton peu affable de son employeur, l’homme de main contemple son outil de travail, amoureusement. En janvier 1930, disposer d’une Peugeot 201 à suspensions indépendantes reste un privilège que peu de chauffeurs peuvent se targuer de revendiquer. Pour être détenteur d’un modèle du genre, prototype encore à l’essai, il faut soit connaître M. Robert Peugeot en personne, soit avoir amassé beaucoup d’argent tout au long d’une vie besogneuse. Et il s’avère que, non seulement M. Moellon fait partie des rares à tutoyer M. Peugeot, mais, qu’en plus, il possède des comptes bancaires aux chiffres conséquents. Ou plutôt, il possédait. Le pneu est encastré dans 30 centimètres de matières flasques, boueuses, entourés de petits cailloux et de racines défoncées, bref, d’un ensemble curieux de substances méconnues que l’on appelle la terre, depuis que les routes parisiennes sont recouvertes de pavés, que les sentiers sont devenus des trottoirs. Les citadins se souviennent du sol dangereux uniquement à l’occasion de leur mensuelle sortie à la campagne. Malheureusement, depuis son acquisition il y a deux semaines, la Peugeot 201, ce petit bijou automobile, futur fleuron de l’industrie nationale selon M. Moellon, n’a guère eu l’occasion de côtoyer ce type de surface. Alors, comme un amant cajole sa maîtresse après l’amour, Georges réconforte le véhicule en caressant délicatement son capot.
Infos
VFK vous parle de son nouveau roman dans la vidéo : Le mot de l’auteur
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.