Description
Rodéos
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Février 2012
Caroline de Ricci est retrouvée morte aux pieds de l’hôtel W de South Beach, Miami. L’enquête, menée par l’inspecteur Lee Montego, est résolue en une semaine et le suspect condamné sans qu’une ombre ne vienne remettre en cause l’accusation. Et pourtant…
Février 2019
Lee Montego se retrouve confronté à une tout autre vérité. Enfermées sept années durant entre les pages d’un petit carnet noir, des révélations silen-cieuses exhument sans appel l’innocence de celui qu’il avait fait juger cou-pable. Et justice doit être rendue. Mais laquelle ?
Un véritable jeu de dupes où le passé et le futur se conjuguent au présent pour sans cesse en rebattre les cartes et changer les règles du jeu.
Extrait de Rodéos
Une belle journée s’annonçait. La douceur du soleil matinal de février pénétrait en faisceaux généreux dans le petit bureau d’Alton Road où Lee Montego avait finalement choisi d’installer son agence de détective privé, il y a 6 ans maintenant, après plus de 20 ans passés à la criminelle de Miami. Tranquillement étalé dans son vieux Chesterfield, Lee Montego profitait de ce moment de grâce : une ville encore silencieuse, une vue directe sur les premiers bateaux sortants en mer, la chaleur du soleil sur sa peau et le goût amer de son ristretto fraichement moulu. Il rit.
Tant de délicatesse et tant de plénitude contrastaient avec son allure de vieux marin au visage tanné par le soleil, buriné par les embruns et tout simplement abîmé par la vie et ces 60 dernières années. Il rit de nouveau. Avec son physique, il avait finalement plus l’allure d’un mineur de fond que d’un marin. Et en plus, il avait le mal de mer.
Mais Lee Montego aimait les bateaux. Sept ans plus tôt, alors qu’il venait de quitter la police, il s’était offert son premier : un Saga 415 acheté d’occasion, amarré dans une marina à deux blocs de son bureau, et dans lequel il passait ses week-ends, souvent ses nuits. C’était là, à la lueur de la lune, bercé par les clapotis, que Lee Montego avait dénoué nombre de ses enquêtes. C’était là aussi qu’il s’était réfugié quand, ravagé par la culpabilité et l’alcool, il avait failli sombrer, un peu comme le Costa Concordia à la même époque. Mais, n’était-ce pas une belle journée ? Rien ni personne ne parviendrait à saper son moral aujourd’hui. Pas même ce souvenir douloureux.
Alors qu’il se levait pour reposer sa tasse, son téléphone sonna. C’était Norma. Aaah ! Norma O’Neill ! Sa pétillante assistante engagée il y a un an déjà. Surprenante Norma. Elle avait gardé, de ses années sur le trottoir, une tendance au maquillage outrageux ainsi que des partis pris coloriels capillaires assez curieux. Pour le reste, Norma avait troqué ses stilettos, bas résille et dessous panthère, pour des petites robes liberty vintage et de simples ballerines Repetto. Avec son style improbable, ses allures de Petit Poney tout droit sorti d’un manga japonais, c’était une fille brillante et maline.
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