Une très belle critique de Equation chinoise, de Jean-Luc Buchalet :
Avec cette nouvelle parution, Jean-Luc Buchalet lève le voile pour le plus grand plaisir de ses fidèles lecteurs, sur une autre facette de ses talents d’auteur, en publiant son premier roman.
Reconnu par ses pairs comme l’un des meilleurs connaisseurs de la culture asiatique et chinoise, il enrichit ainsi la palette d’expertise de ses publications centrées sur l’économie et la géopolitique, constitutives d’une œuvre déjà remarquablement riche et dense.
Cette fiction qui met en scène, par son imagination pétillante, des personnages sur son terrain favori, rejoint à l’évidence et sous bien des aspects, l’actualité du contexte angoissant des tensions internationales et de l’ordre mondial en reconfiguration
Au fil des pages, l’auteur nous entraine dans les conflits qui ont marqué l’histoire contemporaine en suivant l’épopée vietnamienne d’un militaire des forces spéciales françaises, en mission près des Hmong sur les hauts plateaux de la chaine annamite, en vue d’une reconquête coloniale fraçaises jusqu’à la chute de Diên Biên Phu.
Mais en filigrane, se dessinait déjà l’influence prégnante de la Chine.
Le passé éclaire toujours le présent. « Équation chinoise » accélérait sa marche dans l’histoire :
…la Chine a façonné la région à son image et poursuit avec ses nouvelles routes de la soie. Xi Jinping, le nouvel empereur vise le leadership mondial…En se substituant aux États-Unis et en défiant l’ordre mondial et l’universalisme de manière répressive…
Ainsi vont se succéder tout au long de cette saga historico-philosophique, des personnages attachants, inoubliables dans leurs aventures, dont l’auteur dépeint par touches très fines et sensibles les états d’âme, aux côtés d’autres…moins fréquentables cyniques ou pervers.
Dans ce ciselé sociologique, transparait sa connaissance intime de ce pays, sa proximité affective en lien avec Xiuli Shen son épouse, artiste peintre de haute renommé, et sa belle-famille qui vit à Shangaï : Toutes les strates de cette société imbriquée et complexe, « …du simple mingong, aux militaires, en passant par les responsables du PCC, aux chefs d’entreprise, médecins, étudiants, minorité religieuses et médias… » Cet éclairage est porté par les rebondissements de l’intrigue, qui, telle les meilleures séries télévisuelles du genre, tient en éveil le lecteur à travers son scénario, de page en page jusqu’à la dernière, pour un dénouement pour le moins inattendu.
Jean-Luc Buchalet